dimanche 8 janvier 2012

Tempete Washi


Une petite semaine après la catastrophe, je me suis rendue à Iligan et plus particulièrement au village de Digkilaan où habitent la majorité des filleuls de ce programme. La plupart des familles de nos filleuls ont été touchées par ce typhon et, même si il n’y a pas eu de perte humaine dans les familles, les dégâts sont importants, en particulier la destruction des maisons.

L’agitation est grande à Digkilaan. Les camions de donations (ONG, aides du gouvernement, armée) ne cessent de monter au village pour distribuer des vêtements, de la nourriture, des bassines, des jerricanes d’eau...etc. Les familles marchent parfois une ou deux heures pour se rendre au lieu de la distribution et repartent souriants, les bras chargés d’objets retrouvés. Malheureusement, les familles les plus affectées ne sont pas toujours les premières à la distribution : ils ont tellement à faire à la maison. Partout, je vois des mamans et des enfants laver, brosser, frotter, essayant de récupérer le peu qu’il leur reste. Je découvre des familles souriantes, courageuses malgré la grande fatigue qui se lit sur tous les visages. Ils reconstruisent, réparent. Je suis touchée par nos filleuls qui déposent au soleil leur cahier et livres d’écoles pour les faire sécher. Je suis émue d’entendre que, depuis cette fameuse nuit, les enfants pleurent quand il pleut trop fort… Mais d’ailleurs, que s’est t-il passé cette nuit du 16 décembre ? En pleine nuit, le vent a soufflé, des vagues d’eau sont rentrées dans les maisons, ont embarqué tout ce qu’elles trouvaient… « Tobig, tobig.. ! » (de l’eau, de l’eau). Les gens ont couru pour essayer de gagner les hauteurs, la montagne, le toit de l’école. Un de nos filleuls s’est même refugié tout en haut d’un cocotier alors que des trombes d’eau inondaient le sol. Il y est resté 3 heures… Certaines familles sont restées dans leur maison alors que tout s’effondrait autour d’eux. Au petit matin, sous une pluie incessante, des tonnes de boue… c’est la désolation. Des routes et des ponts détruits, des maisons dévastées sur des kilomètres, particulièrement toutes celles construites au bord des fleuves, des corps ensevelis, de nombreux personnes disparues.Ce typhon meurtrier nous montre une nouvelle fois la vulnérabilité des populations locales et notre petitesse fasse aux catastrophes naturelles. Pourtant, parmi le lourd bilan de cette tempête, surgissent plusieurs signes de vie et d’espoir : cette solidarité entre les familles, ces parents courageux qui savent qu’il faudra du temps pour reconstruire mais qui ont confiance en l’avenir et, bien sûr, nos filleuls qui ont déjà repris le chemin de l’école !